« Je ne suis pas un critique gastronomique, je suis un conteur de cuisines »
Comme nous vous le disions pas plus tard que ce matin, l’animateur Jean-Luc Petitrenaud est aujourd’hui encore à Montceau, plus précisément à l’hôtel « Le France », puisqu’il y tourne une émission sur et avec Jérôme Brochot, émission qui sera diffusée sur France 5 le dimanche 20 avril à 12 heures. C’est pendant une pause entre deux tournages que l’homme de télévision nous a accordé quelques minutes plutôt poëtiques.
C’est à se demander s’il n’est pas d’ascendance italienne, tant il a le geste collé au verbe, avec cette volubilité des amoureux de la vie. Il réfute d’ailleurs le titre de critique gastronomique qu’on lui attribue souvent :
« Je ne suis pas un critique gastronomique, je suis un conteur de cuisines. J’aime raconter des histoires et la cuisine, la bonne cuisine, c’est celle qui vous raconte une histoire, voire des histoires ! C’est pour cette raison qu’on ne peut pas qualifier de cuisine des choses comme les fast-food et Mac machin : la seule histoire que ça raconte, c’est de la rentabilité, du profit, aucun intérêt ! Non, la cuisine, ça parle d’amour !! D’ailleurs, quand vous voulez passer un bon moment au restaurant, vous vous dites, tiens, ce soir, on va aller chez Pierre, ou plutôt chez Paul, parce que c’est l’histoire que vous voulez entendre à ce moment là, c’est une ambiance particulière qui fait que Pierre, ou Paul, n’est peut-être pas le meilleur cuisinier du monde, mais qu’il va vous emmener dans cette ambiance que vous rechercher à ce moment là. Et c’est ce genre d’histoire que j’aime raconter : je suis un saltimbanque de la table ! »
Dans ses interviews, il est fortement question des terroirs
« C’est très importants cette notion de terroir, mais il faut faire attention avec ça : si par terroir vous entendez, »Ah, c’était le bon vieux temps, c’était mieux avant… » vous êtes à côté de la plaque. Le terroir, c’est un enracinement, un socle, mais pour servir de base à la modernité, c’est en quelque sorte l’engrais pour les jeunes pousses. Regardez le nombre de jeunes chefs, à l’image de Jérôme Brochot, qui s’enracinent dans la tradition pour créer de la nouveauté, du contemporain ! Pour citer je ne sais plus qui : « il n’y a rien de plus moderne que la tradition ».
Cest pourquoi, réunir, sur un même plateau un jeune chef comme Jérôme et des anciens mineurs comme ceux du musée de la mine, qui perpétuent une tradition, voilà une émission qui a du sens ! »
Jean-Luc Petitrenaud accorde également beaucoup d’importance au casse-croûte.
« Le casse-croûte idéal, ce serait la timbale que le mineur emmène en allant au travail. Ce n’est pas un bout de saucisson avec une baguette, non, c’est un plat que sa femme lui a mitonné la veille. Alors vous voyez ce mineur, couvert de charbon dans le fond de sa mine, quand il soulève le couvercle de sa timbale, il trouve un morceau d’amour, un peu de sa femme qui est là dans sa gamelle, c’est ça le casse-croûte idéal.
La cuisine, c’est de l’amour ! Quand quelqu’un vous « fait à manger », c’est un peu de cette personne que vous mangez. Pardonnez moi l’image mais, tout le monde se souvient des plats que sa mère préparait, c’était de l’amour, une dédicace ! »
Après ça, que dire d’autre ?
Eh bien, pour paraphraser un certain Jean-Luc Petitrenaud » Bravo l’artiste ! »
Et merci pour cette promenade au pays du bien-vivre et du bien-manger…
et du bien penser.
Article de MERCREDI 26 MARS 2014 À 10:07
Nouvelle consécration pour Jérôme Brochot (Montceau-les-Mines) Lui et Jean-Luc Petitrenaud en tournage au Musée de la Mine
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