L’Appel du 18 juin du Général De gaulle
commémoré avec ferveur
Ce mercredi, en fin d’après midi a été célébré aux Monuments aux Fusillés l4appel du Général De Gaulle, le18 juin 1940. Cette célébration s’est déroulée en présence d’une très nombreuse assistance, avec, parmi elle :
- Marie Claude Jarrot, Maire de Montceau les mines et bon nombre de membres de son équipe municipale,
- Gérard Gronfier, Maire Adjoint chargé des Anciens Combattants,
- Eric Dubreuil, Conseiller au Territoire Santé à Montceau et Président Départemental de l’Amicale Gaulliste de Saône et Loire, accompagné de membres de cette Amicale Gaulliste,
- Gilbert Clément, Président du Comité de liaison et Maître de Cérémonie,
- L’Adjudent chef Laurent Dardaine, représentant le Groupement de Gendarmerie Le Creusot – Montchanin,
- Le Commandant Fabrice Berthelon, représentant la Police Nationale,
- La Police Municipale,
- L’Adjudant Chef Jean Pierre Lagrost, représentant le Corps des Sapeurs Pompiers,
- Une Délégation de la Croix Rouge Française,
- Des Responsables d’Associations d’Anciens Combattants,
- Les Porte Drapeaux,
- Des anciens Résistants et Déportés
- Des membres de l’Association « une traction pour Jean Moulin »
- Des sympathisants gaullistes,
- Etc…
Cette longue cérémonie, s’est déroulée de façon très digne, axée sur le devoir de mémoire, mais surtout sur la philosophie du message du Général et sur l’héritage laissé par ce dernier.
Toute la Cérémonie fut réglée par Gilbert Clément, avec :
Les dépôts de gerbes :
- Pour la Municipalité par Marie Claude Jarrot,
- Pour l’Amicale Gaulliste par Eric Dubreuil et Guillaume Jacquot,
- Pour le Monde Combattant par Pierre Perrin.
Après la minute de silence, retentit une magnifique Marseillaise chantée.
C’est à Gérard Gronfier que revint l’Honneur de lire l’Appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle
« Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l’ennemi.Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ?
La défaite est-elle définitive ? Non ! Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limites l’immense industrie des Etats-Unis.Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays.
Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas .demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la Radio de Londres. »
Gérard Gronfier lut également le message de Kader Arif, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la Défense chargé des Anciens Combattants et de la Mémoire :
« Le 18 juin 1940, au lendemain de l’annonce del’armistice, le général de Gaulle appelait depuis Londres les Français à refuser la défaite et à poursuivre le combat. Un combat qui fut mené pendant 4 ans au prix de sacrifices et de souffrances et qui permit la Libération de la France. Dans son appel du 18 juin, le général de Gaulle déclarait : «Quoi qu’il arrive, la flamme de la Résistance ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ».Peu nombreux furent les Français, de métropole et d’Outre-mer, qui entendirent cet appel. Mais ils étaient en nombre suffisant pour y répondre.
Pour que naisse, dès le 18 juin 1940, la France Libre. Pour que commence le combat moral, politique et militaire qui conduisit la France à siéger aux côtés des vainqueurs, celui grâce auquel elle retrouva sa place dans le concert des Nations.En cette journée nationale, nous rendons aujourd’hui hommage au général de Gaulle, chef de la France Libre et à tous ceux qui l’ont rejoint pour défendre une certaine idée de la France et de ses valeurs : Liberté, Égalité, Fraternité. Défendre ses valeurs au prix d’un danger de tous les instants et parfois du sacrifice suprême.Que cet hommage rejoigne toutes celles et tous ceux qui conjuguèrent leurs efforts pour libérer la France.
Marie Dubreuil, jeune de l’Amicale gaulliste lut ensuite le discours du 18 juin 1940 de Winston Churchill, elle le lut en Anglais de façon remarquable, nous vous transcrivons la traduction en Français réalisée par Marie Dubreuil :
« Ce que le général Weygand appelait la bataille de France est maintenant terminé. La bataille d’Angleterre est elle sur le point de commencer.
De cette bataille dépend la survie de la civilisation chrétienne. D’elle dépend également notre propre destin ainsi que la longue continuité de nos institutions et de notre Empire.
Toute la fureur et la puissance de l’ennemi vont bientôt s’abattre sur nous. Hitler sait qu’il devra nous vaincre sur notre île, ou bien perdre la guerre.
Si nous parvenons à lui tenir tête, toute l’Europe pourra être libérée et le monde s’élèvera vers de vastes horizons ensoleillés.
Mais si nous échouons, alors le monde entier, y compris les Etats-Unis, y compris tout ce que l’on a connu et chéri, sombrera dans les abîmes d’une nouvelle période sombre, rendue plus sinistre et peut-être plus longue par les lumières d’une science pervertie.
Armons-nous donc de courage pour faire face à nos devoirs, et comportons-nous de telle sorte que, si l’Empire britannique et son Commonwealth durent mille ans encore, les hommes puissent dire “C’était leur plus belle heure”. »
Ce fut ensuite Amélie Ghulam Nabi, jeune membre de l’Amicale Gaulliste de Saône et Loire et Conseillère Municipale à Montceau les mines qui lut un extrait de « L’appel » des Mémoires de Guerre de Charles de Gaulle.
Guillaume Jacquot, Responsable des jeune de l’Amicale Gaulliste de Saône et Loire lui succéda par une intervention remarquée :
« Charles de Gaulle, Général de Brigade a donc réussi à gagner l’Angleterre. Le soir du 18 juin, il lance son appel aux français depuis les studios de la B.B.C. Il refuse de reconnaître la défaite. La France n’est pas seule. Elle a un empire. Elle est l’alliée de la Grande-Bretagne. Elle peut utiliser les ressources industrielles immenses des Etats-Unis.De Londres le Général de Gaulle assiste à l’effondrement de la 3ème République. Il écrira plus tard : « je m’apparaissais à moi-même, seul et démuni de tout, comme un homme au bord d’un océan qu’il prétendrait traverser à la nage ». Chez de nombreux français c’est l’enthousiasme, la confiance, l’approbation de l’attitude du Général.
C’est aussi la naissance de la France Libre. En plus des adultes, de nombreux jeunes rejoignent de Gaulle après avoir entendu ou ayant eu connaissance de cet appel paru dans la presse le 19 juin. N’oublions pas que 56.000 Français Libres rejoindront le Général de Gaulle, venus de tous les horizons de France et de toutes les régions du monde. Ce message est donc l’appel à la Résistance et au combat. D’emblée, ils se sont sentis solidaires et dès qu’ils l’ont vu, ils ont perçus la dimension et le caractère exceptionnel du personnage et lui ont fait tout naturellement allégeance, une allégeance qui ne se démentit pas de toute la guerre et pour le plus grand nombre, ne s’est jamais relâchée.Enfin, ils passèrent en Angleterre avec la volonté de se battre pour libérer la France.
Il y eut alors pour eux l’heure du choix. Dans les derniers jours de juin, lorsqu’il fut entendu avec les Anglais que le général de Gaulle constituerait une force militaire sous le drapeau français, des officiers de son entourage passèrent dans les centres où les jeunes étaient regroupés pour nous proposer l’engagement dans les Forces françaises libres.
Ils précisaient que pour ceux qui ne souscriraient pas cet engagement, les Anglais les rapatrieraient sur le Maroc puis sur la France. Les plus nombreux optèrent pour l’engagement dans un enthousiasme indescriptible.Tous ceux qui se sont engagés l’ont fait librement, volontairement, délibérément.
Tous ces jeunes gens ont fait leur devoir, en Syrie, en Libye, en Tunisie, avant de débarquer en Normandie, ou en Provence pour libérer la France.
Certains d’entre eux ont été parachutés en France, pour soutenir la Résistance intérieure et ont laissé leur vie sous la torture, dans les camps de déportation, aux pelotons d’exécution.
Oui, beaucoup sont tombés, l’âme en paix dans le rude chemin qu’ils avaient choisi, tout comme ceux qui avaient rejoint la marine et l’aviation.Aucun n’a failli, tous ont fait leur devoir, fidèles à leur engagement de juin 1940.
Des enseignements importants doivent être tirés de ces prouesses. La Résistance est d’abord un mot fort et beau.
Résister, c’est refuser de se soumettre à une règle morale odieuse, à des ambitions contraires à notre identité et à notre envie de vivre librement. La première étape de la Résistance, bien avant celle des sabotages ou des combats, c’est constater que l’on ne peut pas, que l’on ne doit pas adhérer à une idéologie prônant le contraire de ce qui fait vivre en paix les hommes, aussi différents soient-ils. Concernant cette étape, l’enjeu actuel de la jeunesse française est double : se retrousser les manches en acceptant l’effort, qui doit être correctement reconnu, affirmer ses valeurs sans se les laisser dicter par quiconque qui s’autoproclamerait le camp du « bien » et qui ferait la leçon au camp du « mal » des préceptes contraires à ses convictions.
Le camp de la patrie contre le camp du fédéralisme, le camp de la générosité contre le camp de l’argent, le camp de la tradition contre celui du progrès, le camp de l’anarchie contre le camp de l’ordre. La jeunesse doit unir son talent et être soutenue par chaque camp afin de donner le meilleur d’elle-même.
A mon sens le gaullisme avait pour unique but d’unir ces fractions pour faire la France.
Se dépasser pour redonner à notre pays la puissance qu’il mérite et donc ne pas se laisser tenter par la démagogie la plus folle imprégnée de haine et d’égoïsme sortit tout droit il y a quarante ans des restes du pétainisme et du collaborationnisme.
Aujourd’hui encore, il nous faut donc résister. C’est l’essence même d’une Nation que de toucher les coeurs semblables pour atteindre un but commun, pour refuser de façon unie et solidaire les idéologies les plus folles et les plus destructrices.
Refuser l’asservissement nazi hier, refuser la démagogie et les relents xénophobes, racistes et antisémites sous couvert d’un autarcique projet économique insensé aujourd’hui.
Entendons Romain Gary nous rappeler que « le patriotisme c’est l’amour des siens. Le nationalisme, c’est la haine des autres ».
Non la fournée n’est pas un vain mot, encore moins une faiblesse de langage, mais bien un profond sentiment, une idée parfaitement ancrée de ce à quoi la politique du pire est prête.
Quand on entend qu’Ebola pourrait régler le problème, il faut résister et s’empresser de brandir le panneau danger.
Proposer des solutions de rupture, soutenir les projets audacieux, réformer les structures et redresser notre pays doit être maintenant l’unique but vers lequel les patriotes doivent se tourner.
Les jeunes français sont prêts à prendre des risques. Pour nous et avec nous, il est nécessaire de bâtir un tel projet de rupture, un projet précis, crédible, un projet d’intérêt national qui ne se limite pas à satisfaire une partie de l’opinion, mais un projet qui invite tout un pays, qu’il vote à droite, au centre, à gauche ou à l’extrême droite, à se rassembler, à se retrousser les manches pour retrouver l’espoir.
En l’occurrence, le gaullisme, ce fut à un moment donné de notre histoire le nom de cette force mystérieuse qui éternellement pousse dans l’épreuve tant de Français à se dépasser au nom de l’idée qu’ils se font de la France, de sa liberté et de sa grandeur.Le gaullisme, ce fut l’effort demandé à tous pour que la France pût retrouver son rang parmi les nations.
Sans cette volonté, sans cet appel, sans ses conséquences, en somme sans cet homme mais aussi sans tant d’autres français appelés par leur conscience, personne n’ose imaginer ce qu’il serait advenu. »
Eric Dubreuil s’adressa ensuite à l’assistance dans un très long discours qu’il entamait en citant le Général de Gaulle : « la France ne peut être la France sans la Grandeur ». Un discours très politique, dans lequel il faisait un parallèle entre la débâcle de 1940 suivi de l’appel et de la création de la France Libre avec « la France au bord de la récession », sans politique capable de réformer. « La France repliée derrière ses frontières, la petite France ressassant ses aigreurs, n’était pas celle du Général de Gaulle, ni la nôtre….(….)….restons les héritiers du Général de Gaulle…. ». Il fustigeait « la politique de ceux qui pensent que le pays a peur de tout, qu’il est fichu… » et encourageait la politique du « allons-y, tranchons, réformons, osons construire une autre France ». Il insistait : « la seconde voie, celle de la rupture, de la modernisation et de l’innovation est aujourd’hui en jachère. C’est la voie du Gaullisme, c’est l’état d’esprit du 18 juin 1940 ».
Il terminait son long discours en citant Nelson Mandela : « en faisant scintiller notre lumière nous offrons aux autres la possibilité d’en faire autant ».
Marie Claude Jarrot :
« la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. Ces derniers mots de l’Appel du Général de Gaulle prononcés depuis un studio de la BBC à Londres, faisaient entendre une détermination, un courage et un sens de l’Honneurqui réconfortèrent tous ceux qui ne se résignaient pas à la défaite.Cette voix solitaire et audacieuse, qui s’élevait le lendemain de la déshonorante capitulation, redonnait espoir aux opprimés de la France occupée et de l’énergie à toutes celles et tous ceux qui refusaient l’humiliation et la barbarie.
C’était le 18 juin 1940. Par delà les mots, nous le savons bien, il y a l’acte politique d’un homme qui fait le choix de dire non. Non à l’inacceptable repli, non à la tentation de se laisser piéger par les forces du renoncement. Non à l’abandon et à l’obéissance aux forces du mal. Oui en revanche à une lueur d’espoir tirée des ténèbres d’une bataille perdue. Oui à la poursuite du combat, oui à cette espérance née d’une humiliation sans précédent. Oui à l’un des actes héroïques de résistance les plus invraisemblables de l’histoire moderne entre les nations. Avec le courage, l’orgueil et la fierté « la » défendre « notre » République , motiver un peuple pour lutter contre l’envahisseur et ses esprits funestes et conserver sa liberter.
Avec le sens de la responsabilité citoyenne, caché au cœur et au corps de chaque femme, de chaque homme, constituant un élan populaire résistant et volontaire. Le peuple y a trouvé la force de faire bloc autour des valeurs de l’humanisme et du dévouement aux autres, jusqu’au sacrifice supprême. Le Conseil National de la Résistance, fédéré par Jean Moulin, à la demande du GénéRAL DE Gaulle est né. Il inscrira très vite ces valeurs dans l’histoire de notre pays comme celle du courage et de la détermination. La France, à l’aube des heures les plus sombres de son histoire, aurait pu admettre la défaite et l’occupation. Notre République aurait pu se contenter d’attendre que d’autres jours luipermettent de vivre plus confortablement le souvenir d’une humiliation avilissante en laissant ses enfants dormir sans leur proposer un vent d’espoir. Ce souffle de victoire, Charles de Gaulle l’a provoqué.
Ne dit-on pas que le caractère est la vertu des temps difficiles ? Au mépris des contraintes institutionnelles de son temps, Charles de Gaulle a choisi de déclarer, seul, face à l’ennemi, l’âme d’une France vaillante et dé »terminée à faire perdurer les valeurs qui en font le phare de la Liberté. « Ce sentiment qui appelle la légende sans lequel la Résisitance n’eut jamais existé et qui nous réunit aujourd’hui, disait Malraux, lors de son hommage à Jean Moulin, c’est peut-être simplement l’accent invincible de la Fraternité ».
L’Appel du 18 juin 1940 nous enseigne qu’il n’y a pas de fatalité à la soumission. Et que les Hommes peuvent choisir leur destin ».
Après le chant des Partisans et le Salut aux Drapeaux, l’assistance fut invitée en Mairie à lever le verre de l’Amitié.
Jean Michel LENDEL
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