Aujourd’hui : Ciry-le-Noble
Endormi au bord du canal du centre et de la Bourbince, aux confins du Morvan et du Charolais, entre Montceau les mines et Génelard, près de Perrecy les Forges et Martigny le Comte, le village de Ciry le Noble est, comme aime à le rappeler son Maire, Renée Saunier, « un petit village où il fait bon vivre ! ».
Et puis ajoute-t-elle : « nous sommes dans la CCM, tout près de la gare TGV »
L’Histoire de Ciry remonte à l’époque préhistorique, puisque l’on a retrouvé tout autour des objets en pierre taillée (quelques 100000 ans avant notre ère). C’est en 1877 que l’on découvrit au lieu-dit « les Touillards » des vestiges d’une villa gallo romaine, ce qui prouve bien que Ciry était habité à cette époque. D’ailleurs le nom de « CIRY » viendrait du nom d’un Romain : « CIRIACUM » qui, aurait pu habiter cette villa. Le village s’appelait CIRENCIS VILLA en 876 et CIRESIUS au Xème siècle. « Le Noble » lui fut ajouté entre 1757 et 1789, cela parce qu’il y avait à cette époque 7 châteaux sur son territoire.
De ces Châteaux, on peut noter que :
- Le château de Sauvement, sur la route de Martigny le Comte, date d’avant le XIIème siècle et fut le siège des châtellenies du Charolais. Il fut rasé pour cela sur ordre du Roi Louis XI pour effacer toutes traces de la puissance des Ducs de Bourgogne. Il fut reconstruit à son emplacement actuel vers la fin du XVème siècle.
- Le château de Limand, entre les bois du Saugeot ceux du Limandet, fut lui aussi reconstruit à cette époque, la grande tour date, elle, du XIIème siècle. Il fait l’objet, en ce moment, de restaurations par les nouveaux propriétaires.
- Du château de Fleury, près de la route qui va au « Sauvement » il ne reste aujourd’hui qu’un hameau près du « Perrier ».
- Il ne reste rien du Château de Schault qui se situait entre « les Gonnots » et « la Juliette ».
Si Ciry a toujours été une commune à vocation agricole, la Bourbince et les cours d’eaux qu’elle reçoit ont toujours fait tourner les moulins. En 1843, on en compte cinq, plus une forge, ainsi qu’une aciérie, une huilerie, 2 fours à chaux, 2 tuileries, 2 fabriques de briques, une poterie et une mine de houille.
Mais, c’est entre 1783 et 1791, lors du creusement du Canal du Centre, que vont être bouleversées les habitudes locales. Le commerce local va en effet devenir très actif et le port du bassin va voir partir des péniches chargées de briques, de tuiles, mais aussi de poteries de grès dont la réputation va dépasser le cadre de la région.
Et puis, ce fut l’exploitation du charbon (1830-1850), au puits des Porrots. Le charbon a fait vivre bon nombre de ses habitants. Les mineurs ont habité Ciry, mais travaillaient dans les puits de Perrecy (Romagne, Les Bonnin-Bonnot), de Laugerette, de St Amédée, puis plus tard à Rozelay.
C’est de cette activité qu’est né la quartier de Rozelay, quartier très vivant, partagé entre Ciry le Noble et son voisin de Perrecy les Forges.
Aujourd’hui, tout cela a disparu, les mines sont fermées, les industries céramiques aussi.
L’agriculture reste le centre économique le plus actif avec 23 exploitations agricoles et Renée Saunier est fière de nous dire : « nos exploitants sont jeunes, 43 ans de moyenne… », mais on note aussi une belle activité commerciale et artisanale que l’on peut découvrir sur le site de la Mairie : www.mairie-ciry-le-noble.fr
Sur ce même site que nous vous conseillons de consulter, vous pouvez retrouver :
- La trentaine d’associations,
- Le CCAS,
- Les différents services,
- Le Centre de Loisirs,
- La Bibliothèque,
- L’EPN,
- La Vie Scolaire,
- Le Tourisme,
- Et beaucoup d’autres aspects de la commune.
Ciry le Noble s’étend sur 3300 hectares et compte 2480 habitants.
Oui, il fait bon vivre à Ciry le Noble, la preuve ? Malgré l’absence d’industrie importante, les habitants restent et aiment leur village. Et puis, les pêcheurs ne viennent-t-ils pas taquiner le poisson dans le canal ou dans la Bourbince ? Ce canal si bien aménagé, par exemple sur la berge opposée à celle de l’église. Il y a même un ressortissant allemand, Monsieur Karl Schultz, qui a construit un banc le long du canal. Et puis bien sûr, on ne peut pas présenter Ciry sans évoquer la « BRIQUETERIE ».
ZOOM SUR LA BRIQUETERIE :
Cette ancienne fabrique de céramique a été fondée en 1893 par Jean-Baptiste Baudot, un potier natif de Ciry le Noble qui était associé à son gendre Ernest Vairet. L’entreprise était connue sous le nom de « Vairet-Baudot ». Au plus fort de son activité, elle compta plus de cent ouvriers. Elle cessa ses activités en 1967, confrontée à des difficultés.
En ses lieux, on fabriquait :
- Divers objets utilitaires en grès,
- Des carreaux,
- Des tuyaux,
- Des tuiles,
- Des briques…
Les briques de pavage, dites « briques noires de fer » ont fait la renommée de la fabrique, ainsi que les produits anti-acides destinés à l’industrie chimique.
Bien sûr l’activité s’est développée grâce à la proximité de gisements d’argile ordinaire et réfractaire ( l’entreprise est propriétaire de plusieurs carrières). L’extraction s’effectue manuellement jusqu’en 1920 puis ensuite avec l’aide d’un excavateur électrique.
La matière première a d’abord été acheminée par des wagonnets basculants tractés par un cheval puis par un locotracteur, jusqu’à la fabrique en empruntant un pont métallique sur la Bourbince. Il y avait même un stockage organisé pour pallier aux problèmes d’approvisionnement saisonnier (gel, inondations….).
Lors de la visite de la Briqueterie, tous les renseignements et informations sur la transformation de la matière et la fabrication des produits, ainsi que sur toutes les évolutions qui ont eu lieu et aussi sur les expéditions sont donnés de façon très complète aux visiteurs.
L’Ecomusée du Creusot-Montceau a fait l’acquisition du site, en « friches industrielles », en 1995, et avec l’aide de l’Association pour la Formation Professionnelle des Adultes (AFPA), a entrepris sa réhabilitation (défrichage, réfection des toitures, reprises des maçonneries, restauration des machines et adaptation du site à la visite). La Briqueterie est aujourd’hui une antenne à part entière de l’Ecomusée. Elle est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.
Elle accueille désormais diverses animations (nuit des musées, journées du patrimoine …) et expositions temporaires (artisanat d’art, art contemporain, …).
Cette ancienne usine peut être visitée de juin à octobre, du Mercredi au Dimanche, de 14 heures à 18 heures. La visite de la briqueterie peut être libre ou guidée (durée : 1h30 environ).
Lors de la visite, les enfants peuvent revêtir le tablier du briquetier et mouler leur propre brique à l’ancienne.
Et puis…. Ce sont bientôt les « Journées du Patrimoines » (14 et 15 septembre).
De toute façon, c’est à voir d’urgence !
Renée Saunier le Maire de la commune nous a fait lire une œuvre de son beau père, Jean Saunier, aujourd’hui décédé, œuvre intitulée « Passé Simple ». Cet ouvrage est extraordinaire de faits historiques, d’anecdotes sur son village, de faits « véridiques », comme il l’écrit. Il y a aussi répertorié toutes les rues, les lieux-dits, les habitants Nous n’avons pas résisté à vous en donner quelques passages :
- « La construction de la cité de Rozelay a commencé vers 1935, avant il n’y avait que la cité des Porrots »,
- « Sur le canal, les bateaux étaient tirés par des chevaux, des mulets ou des ânes, quelques uns par des tracteurs. (…). Deux écluses se trouvaient sur le territoire de la Commune de Ciry, elles occupaient deux hommes et faisaient vivre deux familles ».
- « Rue du Docteur François Leclerc. François Boivin. C’était un petit bonhomme, il avait une voix très aigüe. Il habitait une petite maison en planches là où sont installés les WC, en face du cimetière, on disait la cabane ou la carrée du François. Devant sa maison, il y avait une cour dans laquelle il élevait des poules qui lui fournissaient des œufs dont il était très friand, elles allaient pâturer dans les prés avoisinants. Il possédait aussi quelques lapins. François avait bien choisi son emplacement, car le fossé qui emmène l’eau du cimetière passait dans sa cour. Au moyen d’un petit barrage, il avait toujours de l’eau pour ses animaux, sa cuisine
et sa toilette très sommaire. »
- « le Père Meyer. Je le dis sans méchanceté ni moquerie, il n’aurait pas aimé que je parle de lui sans évoquer son éternelle soif. Un jour pour les foins, ma mère lui dit en blaguant : Père Meyer je n’ai pas eu le temps de faire à manger aujourd’hui. Il répondit Marie, un veau qui tète son saoul n’a pas besoin de manger. »
- « Jean Marie Dazy. Un jour, quelqu’un lui faisait remarquer qu’il avait tracé des raies tordues pour semer ses « collets verts », il répondit : c’est exprès, comme çà, si les vers se mettent dedans, ils perdent le rang. Il assurait aussi que pour empêcher les pucerons de manger les choux, il semait de la limaille de fer, de cette façon, les pucerons se cassent les dents. »
Voilà, comme partout, le temps est passé à Ciry le Noble, aujourd’hui, le temps présent permet à ses habitants de bien y vivre et aux passants de se régaler de ses paysages, de ses bocages et de ses forêts, de ses hameaux plein d’Histoire et d’ « histoires » et…. de ses trésors culturels. Comme partout, on y espère encore beaucoup de Bonheur !
Merci à Renée Saunier pour son aide, merci à la Physiophile, merci à tous ceux qui, par leurs écrits nous ont aidé à vous faire envie de découvrir ce village bien de chez nous !
Cà sent si bon la France à Ciry le Noble !
Jean Michel LENDEL
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